10 jours avec l’Equipe de France Paralympique de Cyclisme
Après avoir organisé les Olympiades en 1964 et, plus récemment, les Jeux Olympiques d’été, Tokyo a accueilli les Jeux Paralympiques du 24 Août au 5 Septembre 2021. Dans le cadre de la préparation de ces jeux, la ville de Matsumoto a eu l’honneur d’accueillir l’Equipe de France Paralympique de Cyclisme du 15 au 25 Août 2021. Les athlètes ont ainsi pu profiter du cadre exceptionnel de la ville pour leurs entrainements. Welcome-Matsumoto était présent avec eux pendant ces 10 jours de préparation aux Jeux Paralympiques de Tokyo. Découvrez avec nous le quotidien de ces sportifs de haut niveau alors qu’ils se préparent pour le début des jeux !
Jour 1: Arrivée des athlètes et Cérémonie d’Accueil
Avant l’arrivée des athlètes prévue en fin de journée, les dernières préparations pour la cérémonie d’accueil se terminent. Ce sont un total de 13 athlètes et 8 membres du personnel français qui sont attendus par le Maire de la ville et les différents organismes sportifs et touristiques locaux.
L’arrivée des athlètes de l’Equipe de France Paralympique de Cyclisme se fit plus tardivement que prévue. En effet, les fortes pluies qui ont récemment touché le Japon ont provoqués inondations et glissements de terrain dans la région. L’autoroute a ainsi dû être fermée et le bus des athlètes prendre une autre route pour se rendre à Matsumoto.
Mais en fin de journée, les athlètes arrivent finalement à Matsumoto et prennent quartiers dans leurs chambres de l’hôtel Buena Vista à proximité de la Gare de Matsumoto.
Une cérémonie d’accueil, à laquelle nous avons assisté, est alors organisée en l’honneur de l’Equipe de France pendant laquelle le Maire de la ville, Akira Sugaya et le manager de l’équipe de France, Laurent Thirionet, prononcent un discours.
Mr le Maire : « Nous sommes fiers d’accueillir l’Equipe de France Paralympique de Cyclisme à Matsumoto. Le cadre de notre ville est idéal en vue de la préparation des prochains jeux et nous espérons que vous profiterez de la force des San(3) Gaku (1) de notre ville. S’il y a une compétition entre la France et le Japon pendant ces jeux, je supporterai très probablement la France ! »
Laurent Thirionet: “Nous sommes vraiment très surpris de cet accueil. Nous ne nous y attendions pas. Toute l’équipe est également surprise, impressionnée et ravie de cet accueil ! Merci beaucoup pour cet accueil chaleureux. »
Mr le Maire remet alors à Laurent Thirionet une balle de Temari (2), le symbole de la ville, en guise de cadeau d’accueil et par respect des traditions ancestrales locales. Welcome-Matsumoto s’est alors chargé d’expliquer à l’Equipe de France l’histoire et l’origine des Temari.
Jour 2 : Préparation du matériel et premier entrainement sur route
La première matinée à Matsumoto fut consacrée à la préparation du matériel pour les entrainements. L’équipe de France Paralympique de Cyclisme a ainsi déballé tous les vélos et autres matériels afin de préparer ces derniers pour les premiers entrainements dans l’après-midi. Francisco Trujillo, Damien Bregere, Mathieu Jeanne et le reste des membres de l’équipe sont à la manœuvre.
Pour ce premier jour, nous sommes montés dans le bus avec Florian Jouanny, Riadh Tarsim, Loïc Vergnaud, Patrick Moyses et Willy Robin en direction de Shiga-Mura pour les entraînements sur route.
Sur le chemin, nous sommes passé devant le Château de Matsumoto. Cette occasion fut la première, pour la plupart des athlètes, de voir le château historique. Les athlètes ne sont pas venus à Matsumoto pour faire du tourisme, mais l’occasion de prendre quelques photos du château était trop belle. Ce fut alors le moment idéal pour Welcome-Matsumoto de présenter l’origine et l’histoire de ce Trésor National.
A notre arrivée à Shiga-mura, de nombreux locaux étaient présents pour nous accueillir. D’autres étaient également présents le long de la route pendant les entrainements.
Les Français ont adoré cet accueil ! Selon Kevin Bougarel, masseur kinésithérapeute de l’Equipe de France, “C’est l’un des meilleurs accueils que nous avons reçus. Surtout pour des séances d’entraînements. Même l’accueil pendant le championnat du monde au Portugal n’étaient pas autant chaleureux. Ou même l’accueil que nous recevons habituellement pendant les compétitions paralympiques de cyclisme en France. »
Jour 3 : Entrainement en intérieur
Le troisième jour de nos Français à Matsumoto s’est déroulé sous la pluie. Certains athlètes ont donc préféré s’entrainer en intérieur. Les cyclistes professionnels s’entrainent en intérieur à l’aide d’un logiciel d’entrainement en ligne. Des ventilateurs sont également posés afin de refroidir la température du corps et simuler un vent extérieur.
Alexandre Lloveras, qui participe à la course en tandem, pratiquait originellement l’athlétisme avant de se réorienter vers le cyclisme en 2018. Il participera à ses premiers jeux paralympiques avec son pilote Corentin Ermenault : “Je dois aujourd’hui faire 2h d’entraînement, plus que mon pilote Corentin.”
Jour 4 : Les délices du Japon
Les entrainements continuent sur la route. A la fin de ces entrainements, les athlètes peuvent se restaurer grâce à la très célèbre boite bento Japonaise.
Corentin Ermenault, 4 fois champion d’Europe et médaillé de bronze au championnat du monde, au sujet du déjeuner qui suit l’entraînement : “C’est vraiment très bon ! Il y a beaucoup de chose et c’est très varié. »
Kevin Le Cunff, qui visera cette année un des titres les plus importants de sa carrière : “J’ai goûté un onigiri pour la première fois hier et j’ai adoré ! J’attendais impatiemment d’en manger encore un aujourd’hui ! »
Les autres membres de l’équipe de France, pour qui c’était également la première fois, ne pouvaient y résister ! Riadh Tarsim, récemment devenu champion du monde paralympique de cyclisme dans sa catégorie : « Je pense que ça marcherait bien en France ! C’est simple, rapide, bon et pas cher ! Et pour des sportifs comme nous, plein de bonnes choses ! »
Jour 5 : Entrainement sur piste
Les entrainements ne se font d’ailleurs pas uniquement sur route mais également sur piste. La compétition de cyclisme sur piste débute avant celle sur route. Le départ des pistards, avec entre autres Alexandre Leaute, Dorian Foulon et Marie Patouillet est prévu le lendemain.
La ville de Matsumoto dispose d’un excellent complexe sportif pour le cyclisme sur piste avec la piste de Misuzuko, située à proximité d’Asama Onsen.
L’occasion de discuter avec François Pervis, 7 fois champion du monde, consultant pour France Télévisions et pilote de Raphaël Beaugillet, et de lui demander pourquoi il porte une tenue à l’effigie de Dragon Ball.
François Pervis: « Comme beaucoup le savent, j’adore le Japon. J’apprends d’ailleurs la langue Japonaise depuis environ 1 an et demi. Mais c’est une langue difficile à apprendre et mon emploi du temps ne me permet pas de m’y consacrer pleinement. Seulement 1h30 par semaine. J’aime tellement ce pays et ses habitants que j’ai choisi un prénom d’origine Japonaise pour ma fille. »
François Pervis est d’ailleurs une célébrité au Japon. Il détient entre autres le record de vitesse sur Keirin, discipline très populaire au Japon !
Jour 6 : Jour de départ des pistards
C’est le jour de départ des pistards en direction du Village Olympique Cycliste d’Izu. De nombreuses personnes étaient présentes pour leurs souhaiter le meilleur lors de ces jeux paralympiques.
L’occasion d’en apprendre un petit peu plus sur le fonctionnement général du paracyclisme handisport français avec Kevin Bougarel: « La fédération finance les déplacements et quelques matériels. Mais c’est loin d’être suffisant. Beaucoup de matériels sont financés par des partenaires, comme par exemple la plupart des vélos des athlètes. »
Dans l’après-midi, l’entrainement sur route reprend et la chaleur était au rendez-vous pour la première fois depuis les grosses pluies. L’occasion idéale pour nos cyclistes de s’acclimater à la chaleur avant le début de la compétition.
En effet, les températures lors de la compétition sur le circuit de Fuji Speedway seront un peu plus élevées qu’à Matsumoto. Bien que les deux villes soient à des altitudes quasi similaires (592 m pour Matsumoto et environ 560 pour Fuji Speedway), les températures dans le sud du pays sont en général plus élevées.
Pendant ce temps, les pistards arrivent au village olympique.
Jour 7 : Comment s’est créée cette équipe et pourquoi choisir Matsumoto
Aujourd’hui, un entraînement intensif est prévu pour Riadh Tarsim et Florian Jouanny par rapport à leurs coéquipières Elise Marc et Katell Alençon. Un total de 103km sera fait en un peu moins de 4 heures. C’est plus que la longueur de la course prévue pour la compétions qui sera d’environ 70 km. Mais cela n’entache pas la bonne humeur et la complicité qui semble se dégager de ce groupe.
Willy Robin nous explique : « Nous nous entendons tous très bien. Notre équipe a été nouvellement mise en place par Laurent Thirionet suite aux mauvais résultats des précédents jeux. La fédération a alors voulu mettre en place une nouvelle équipe avec comme leader Laurent. Puis ce dernier à contacté petit à petit Patrick et les autres membres. J’ai rejoint l’équipe car je travaillais déjà avec Patrick. Nous nous connaissons bien et avons déjà travaillé ensemble sur d’autres compétitions. Notre équipe est en contrat avec la fédération jusqu’aux prochains Jeux Paralympiques de Paris en 2024″.
Quant à la question « pourquoi avoir choisi Matsumoto comme lieu de pré-entrainement ? » : “Parmi les choix que nous avions, Matsumoto était la seule ville à proposer un vélodrome en extérieur pouvant accueillir notre équipe de pistards. Notre choix s’est donc naturellement orienté vers cette ville, en plus du fait que le circuit sur route proposé à Shiga-mura correspondait également parfaitement à nos attentes”.
Jour 8 : Après l’effort, le réconfort
Florian Jouanny est de repos aujourd’hui. Après la journée d’entrainements intensifs de la veille, l’équipe a un programme plus tranquille aujourd’hui. Il a même été possible pour les enfants de la région de pédaler quelques kilomètres avec les athlètes de l’Equipe de France paralympique de cyclisme.
Riadh Tarsim nous demande quels sont les desserts et gâteaux Japonais les plus connus. Nous avons donc emmené quelques-uns de ces gâteaux pour les goûter directement. Tout le monde a adoré ce premier dessert 100% japonais du séjour !
L’occasion également de prendre le temps d’admirer le magnifique paysage qu’offre les alentours de Matsumoto. Un véritable paradis pour nos cyclistes !
Jour 9 : L’accueil chaleureux des enfants de la région
Une grande surprise attend nos athlètes à leurs arrivées à Shiga-mura. Tous les enfants de l’école du village se sont réunis afin d’accueillir l’Equipe de France avec une grande banderole où ces derniers ont écrit « Nous sommes tous avec vous. Allez les Bleus ! ».
Les athlètes étaient ravis de cet accueil mais Katell Alençon souligne : « Venir au Japon aurait dû être une fête mais les choses sont malheureusement différentes avec le coronavirus. Nous ne pouvons pas nous approcher et prendre des photos avec eux. Je suis sûr qu’ils auraient adorés ça. Mais je pense que cela leur laissera tout de même un très bon souvenir. En tout cas, nous en garderons, nous, un excellent souvenir ! »
De plus, plusieurs journalistes locaux et nationaux étaient présents au rendez-vous. Après l’entraînement, un journaliste du journal local Shinmin Times a interviewé quelques membres de l’Equipe de France. Les questions portaient autant sur leurs entraînements que sur leurs découvertes du Japon et de sa culture.
Jour 10 : Le dernier jour à Matsumoto
Le dernier jour d’entraînement avant le départ est synonyme de détente. Il s’agissait surtout de la dernière occasion de passer tous un moment ensemble avant le début de la compétition. Mais aussi l’occasion pour les athlètes d’en découvrir un petit peu plus sur la culture Japonaise, avec notamment une petite séance d’Origami !
Jour 11 : Le départ pour les Jeux Paralympiques
Le jour du grand départ ! Tous nos athlètes ont désormais rendez-vous avec leurs destins.
Découvrir le séjour de l’Equipe de France Paralympique de Cyclisme en Vidéo
Notes
Gaku (1) En Japonais, le mot Gaku peut avoir trois significations :
– Etudier (apprendre) : plusieurs universités réputées à travers le Japon se trouvent à Matsumoto, dont la fameuse Université Shinshu.
– Montagne (sommet) : la région est entourée de montagnes surnommée « les Alpes Japonaises » et contient 29 des 100 montagnes célèbres du Japon (Hyakumeizan) ainsi que la fameux Parc National de Kamikochi.
– Musique : la ville est célèbre pour son excellent programme d’apprentissage de la musique, ses nombreux magasins d’instruments de musiques et pour les deux légendes de la musique classique : Seiji Ozawa et Shin’ichi Suzuki.
Temari (2) C’est l’objet artisanal le plus réputé de Matsumoto. Il s’agit d’une pelote faite à la main avec des fils de soie tissés et intriqués. Les balles sont faites en enroulant des fils de soie colorés afin de créer des formes et motifs variés. Matsumoto étant autrefois situé sur une route de la soie, liant à l’époque Takayama à Suwa, l’histoire de la ville est ainsi intrinsèquement liée à la soie. Par conséquent,le Temari est fait à partir de fils de soie, et de nombreux modèles, de tailles et de couleurs différentes, existent.
Autres Liens
En apprendre plus sur :
L’histoire et les règles des Jeux Paralympiques
Les athlètes français des Paralympiques Tokyo 2020
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